Bonjour à tous,

Dans cet article, peut-être un peu long par rapport à d’habitude, je voulais rendre hommage à mes “collègues” et amis du MTVS, et au-delà de cela, à tous les bénévoles qui, chaque jour, dépensent leur énergies pour des projets qui en valent le coup (coût ?)

Ces 3 derniers jours (14, 15 et 16 mars 2023) se sont relayés des membres sur le terrain de la Picardie Verte pour faire ce que l’on appel chez nous, un chantier de voie.

Celui-ci consiste en la première partie de la réhabilitation d’une voie de chemin de fer, le démontage.

Souvent, nous publions les photos de ces chantiers, avec quelques commentaires, mais cela ne reflète pas assez la tâche qui est la nôtre.

Bien entendu, aucune plainte ou revendication dans mes propos, nous sommes tous des bénévoles, consentant et volontaire. Je souhaite juste partager avec vous les dessous d’un tel chantier.

La journée de “travail” commence toujours de bonne heure : vers 9 – 10h. Bien entendu, ce point de vue ne fonctionne que quand on habite à 5 minutes du chantier. Or dans notre associations, certains membres sont en région parisienne (soit plus d’une heure de route à compter en plus). Et même, certains, complètement fou habitent dans des régions perdues à l’autre bout de la France, et viennent en pèlerinage à Crèvecoeur-le-Grand, afin de participer à nos chantiers (les dingos du MTVS, c’est bien connu…).

On commence toujours dans la joie et la bonne humeur, parce que faut pas pousser, on n’est pas payés, par un café, voir quelques viennoiseries apportées par nos confrères.

Le temps de charger les voitures avec le matériel, les trains et la grue sur la voie pour aller jusqu’à notre destination et c’est parti. Quand je vous dis charger a grue sur la voie, ne pensez pas que nous avons une grue type SNCF avec des roues adaptées à la voie. Bien sur que non. Nos membres des ateliers (à Butry-sur-Oise), ont conçu spécialement pour notre grue, à base de pièces ferroviaires ou pas, des sortes de plateformes pour que la locomotive puisse tirer la grue sur les rails…

Grue sur la voie
Grue dans le convoi

Une fois à destination, il faut mettre tout en place sur le chantier et on peut commencer.

Tout d’abord, comme la nature n’attend pas après nous, il faut commencer par dégager les rails et les traverses des ronces, lierres, herbes et autres joyeusetés qui ont pris place.

Dégager la voie

Alors, je voudrais tout de suite vous éviter les commentaires du genre, ils font ça avec leurs pieds. La photo est trompeuse, car oui, nous avons tout de même quelques outils pour cela (bèche, râteaux, rotofile…).

Une fois que les tirefonds sont accessible. Ah oui, il faut que je ne parle pas toujours technique sinon, je vais en perdre la moitié. Les tirefonds se sont les vis (assez grosses) qui permettent de ternir le rail sur la traverse en bois. Wikipédia explique cela très bien sur ce lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fixation_des_rails_aux_traverses

Donc il faut ensuite retirer les tirefonds pour libérer les rails. Pour cela, nous avons des tirefonneuses, sorte de grosse visseuses deviseuses adaptées.

Tirefonneuse
Tirefonneuse 2 et nettoyage

Je vous passe la partie dans laquelle le tirefond est mal placé ou récalcitrant et où il faut sortir la clé à main (une sorte de grand T avec un embout), et forcer comme un dingue pour le sortir. Ou encore le moment où rien ne fonctionne et qu’il faut en passer par les 13,5 tonnes de la grue sur la traverse pour littéralement l’exploser…

Enfin, bref… A ce moment entre en jeu le rôle sympa du cantonnier qui doit se ramasser les tirefonds. Parce que forcément, on ne va pas les laisser là, parce que nous en avons besoin pour reposer la voie.

Ramassage des tirefonds

Les rails sont maintenant libres par rapport aux traverses, mais ils sont encore fixés entre eux par des éclisses. Si vous êtes un peu attentif aux actus, les éclisses, on en parle notamment quand il y a des déraillements, parce que ce sont des pièces qui raccordent les rails entre eux, et qui doivent être vérifiées.

Les éclisses

Sur la photo ci-dessus, l’éclisse c’est donc la pièce qui est entre les rails au niveau de la jonction, et qui est boulonnée.

Si vous regardez bien la photo, vous verrez aussi un cric jaune. Celui-ci nous sert à soulever le rail pour pouvoir passer avec la machine qui va déboulonner tout cela.

Là il faut être deux : un qui retient le carré d’un côté de l’éclisse et l’autre qui déboulonne avec une machine qui fait autant de bruit que de vibration.

Déboulonnage des éclisses

Ensuite arrive le travail du chef de chantier. Lui, il dort dans sa grue le temps que les autres avancent, et quand c’est fini, il arrive… Non bien sur je déconne. Il est généralement sur le chantier avec nous sur les autres postes et une fois que les rails sont libres, il va se livrer à un petit jeu pour dégager complètement tout cela.

Il bouge le rail sur chaque côté pour libérer la plateforme.

Les rails et la grue

Au passage, on a toujours l’impression que le rail est un élément tout rigide mais il est en fait très flexible. Quand la grue le dégage, il donne n’impression d’un long fil de chamallow…

Ensuite, il retire les vieilles traverses, usées par le temps. C’est quelques fois une mission compliquée car les traverses anciennes se cassent comme du verre sous les pinces de la pelle.

La grue retire les traverses
La grue sur le pont

Enfin, pour terminer les travaux et avoir une plateforme aussi lisse que possible pour pouvoir reposer de la voie, il faut niveler la plateforme. Avec la grue, on vient remettre du ballast là où il n’y en a pas, et faire en sorte que la zone soit aussi plate que possible.

La fin de la journée approche et les bénévoles n’en ont pas encore fini, puisqu’il faut refaire le chemin dans le sens inverse.

Une difficulté supplémentaire est que la zone sur laquelle nous travaillons est de plus en plus éloignée de notre zone de départ. Là où nous avions laissé le train et les voitures. De plus, nous n’avons plus de voie pour faire circuler l’ensemble du matériel… Vous imaginez le retour en fin de journée.

Après 3 jours de travail pour certains et un peu moins pour d’autres, je peux vous dire que la satisfaction est présente. Les hommes sont épuisés et bons pour une bonne douche.

Mais le plaisir de se dire qu’on a avancé de 900 mètres (même si pour certains cela va paraitre peu), est présent.

Merci à tous pour avoir lu jusqu’au bout. J’espère vous avoir donnée une idée de ce que peuvent être les journées de chantier au MTVS.

Si vous aussi vous avez une âme d’aventurier et que vous voulez nous rejoindre, voici le lien vers le formulaire d’inscription membre et on vous attend pour de prochaines aventures.

BENOIT